Se rendre in/visible : résistances des personnes en migration à l’ordre social-racial dans les zones-frontières touristiques alpines.

Auteurs

  • Sarah Bachellerie

Mots-clés :

Frontière franco-italienne – In/visibilité – Race – Tourisme – Autonomie des migrations

Résumé

Cet article s’intéresse à l’in/visibilité comme rapport de pouvoir dans les espaces touristiques alpins à la frontière franco-italienne (le littoral azuréen de Menton-Vintimille, et les stations de ski hautes-alpines de Montgenèvre et Clavière). Le contrôle migratoire mis en place à la frontière repose sur un profilage social et « ethno-racial », par les forces de l’ordre, des personnes qui fréquentent cet espace. Les inégalités sociales et raciales qui structurent l’espace alpin, rendant les minorités « non-blanches » et pratiquant·e·s « non-légitimes » de l’espace touristiques hypervisibles, favorisent le ciblage policier des étranger·e·s originaires du « Sud Global ». Pour éviter les contrôles, les personnes en migration ciblées tentent de se rendre invisibles, ou bien en se cachant dans la montagne, ou bien en mobilisant la stratégie du passing, qui consiste à se faire passer pour un·e voyageur·euse légitime. Les stratégies de résistance des personnes en migration au régime frontalier montrent leur capacité à analyser les rapports sociaux de classe et de race qui se jouent dans les espaces touristiques alpins pour déjouer les entraves à leur mobilité, subvertir l’ordre social-racial imposé par la frontière et exercer leur liberté de circulation.

Publiée

2025-03-13